Conscience du Réel — Appendice II — Fondements et Applications du Discernement Structurant — Sylvain Lebel

Appendice II

Logique du Réel : Fondements et Applications du Discernement Structurant

Toute pensée, toute connaissance, toute science repose sur une capacité première : discerner. Non pas simplement distinguer, mais percevoir des appartenances, des relations, des structures — bref, organiser ce qui est perçu en configurations signifiantes. Or, le discernement n'est pas un acte abstrait ; il suit des processus perceptifs progressifs, enracinés dans les dimensions mêmes de l'expérience.

Dans cette appendice, nous examinons deux formes fondamentales de discernement :

Ces processus, loin d'être purement logiques ou arbitraires, suivent des structures perceptives universelles que nous avons identifiées en 8 niveaux croissants de complexité. En les mettant en lumière, nous découvrons non seulement une logique plus fidèle à l'expérience humaine que la théorie des ensembles, mais aussi de nouveaux outils pour penser, enseigner, modéliser, et comprendre les dynamiques du réel.

Processus du Discernement d'Appartenance

Le discernement d'appartenance consiste à juger si un sujet (ou un groupe de sujets) appartient ou non à un ensemble ou une catégorie donnée. Ce processus cognitif suit une hiérarchie perceptive allant de l'intensité brute jusqu'aux systèmes de pensée complexes, et au contexte. Chaque niveau enrichit le jugement d'appartenance d'une nouvelle couche de signification ou de structure :

Table showing the eight perceptual levels of the process of membership discernment. Each row presents a type of perception (truth value, property, attribute, comparator, relation, inclusion, system, context) and its logical composition using linguistic examples such as 'true human', 'Socrates Greek', 'Greeks included in Humans'. Simple symbols illustrate inclusion, elementhood, and attribute relations.

1. Intensité (Valeur de vérité)

À ce premier niveau, nous discernons la force ou la validité d'une affirmation. Il ne s'agit pas encore d'attribuer une propriété, mais de reconnaître une valeur minimale de vérité : " vrai ", " faux ", parfois " peu ".

2. Sensation (Propriété)

Nous reconnaissons des qualités simples perçues ou imaginées. Ces propriétés sont associées à des adjectifs qualificatifs : civilisé, humain, grec, turc, dialecticien…

Exemple : « grec » — désigne une propriété perçue

3. Configuration (Attribut(s) du Sujet)

Nous combinons un ou plusieurs attributs pour former un sujet discerné. Il s'agit d'un regroupement de propriétés sous un nom ou une entité.

Exemple : « vrai grec ⇒ Grecs »

4. Transition (Comparateur / État / Opérateur)

Nous comparons les sujets ou leurs propriétés : ils sont semblables, différents, ou égaux. C'est aussi ici que s'exprime la copule " est " (ou son absence), et les opérateurs transformant l'un des termes.

Exemple : « grec ≠ turc ⇒ Diffère »

Ou : « vrai humain ⇒ humaniser » — l'opérateur transforme l'état du sujet.

5. Relation (Relation logique entre sujets ou attributs)

Nous établissons des relations affirmatives ou négatives entre les termes. Ces relations sont complexes : inclusion, opposition, contradiction, équivalence, transformation.

Exemple : « Hommes grec ⇒ N'EST PAS vrai »

Ou : « Socrate grec ⇒ EST vrai » — la relation confirme ou infirme une appartenance.

6. Principe (Inclusion, Élément, Non-Élément, etc.)

À ce niveau, le jugement d'appartenance devient principiel. On juge si un sujet est inclus, non-inclus, élément ou non-élément d'un autre groupe. Le raisonnement se fait à l'aide de symboles attributifs :

Exemples :

7. Système (Déduction, Appréciation, Analyse)

Nous intégrons ces relations dans des raisonnements systémiques : nous déduisons, évaluons, comparons et analysons des ensembles d'appartenances.

Exemples :

8. Contexte (Condition d'appartenance ou de vérité élargie)

Le discernement prend ici en compte l'environnement discursif, logique ou situationnel. Il s'agit d'une mise en contexte des jugements précédents, qui peut les nuancer, les infléchir ou les suspendre.

Exemple : « Grecs peu Différent || Grecs Semblable » — indique une contextualisation : l'appartenance des Grecs est jugée relative, nuancée selon le contexte.

En résumé :

L'appartenance n'est pas une opération logique brute, mais un processus cognitif complexe et incarné, s'articulant sur des strates perceptives. Ce discernement s'opère toujours à travers un jeu subtil d'attribution, de comparaison, de relation et de synthèse systémique. On y voit par exemple apparaître quelque chose qui ressemble fort à la théorie des ensembles.

La théorie des ensembles se donne comme primitives les notions d'ensemble et d'appartenance, à partir desquelles elle reconstruit les objets usuels des mathématiques : fonctions, relations, entiers naturels, relatifs, rationnels, nombres réels, complexes... nous venons de voir comment sont apparut opérateur, comparateur, etc. Or c'est simple : TOUTE pensée formalisée s'exprime de nos jours dans le langage de la théorie des ensembles, qui a ainsi envahi toutes les disciplines, sciences humaines comprises. Mais ce que nous avons découvert implique que cette pensée formalisée ne correspond pas — en un point important — au processus psychique du discernement d'appartenance à l'œuvre sous la couche du langage et de la pensée. Le tableau suivant nous en résume la principale différence :

Tableau comparatif entre la theorie des ensembles et le discernement d'appartenance. A gauche, des definitions et exemples montrent que la theorie raisonne sur les elements d'un ensemble, alors que le discernement raisonne sur les attributs d'un sujet. A droite, deux diagrammes de cercles montrent la difference : dans la theorie, Socrate est contenu dans Grecs, puis dans Hommes ; dans la realite, Socrate contient les attributs des Grecs et des Hommes.

La théorie des ensembles est mal adaptée à la classification des phénomènes naturels. Mais la formalisation des processus du discernement d'appartenance, réalisée sur des degrés d'appartenance à un ou plusieurs états, y parviendra de superbe façon.

Applications possibles du Discernement d'Appartenance (selon ChatGPT)

Le discernement d'appartenance, tel que formalisé dans le modèle perceptif (et non comme simple appartenance logique dans la théorie des ensembles), a des applications profondes et transversales, tant en sciences humaines qu'en épistémologie, intelligence artificielle, cognition, éthique, etc. En voici les principales classes d'application :

1. Cognition et neurosciences

2. Épistémologie et classification scientifique

3. Intelligence artificielle et apprentissage machine

4. Droit, éthique, société

5. Mathématiques intuitives et pédagogie

6. Métaphysique et cosmologie

Processus du Discernement Mathématique

Le tableau suivant illustre une formalisation du discernement mathématique fondée sur une progression perceptive du sens, en 8 niveaux, semblable à celle utilisée dans le tableau précédent sur le discernement d'appartenance. Il propose une lecture incarnée, cognitive et dynamique des objets mathématiques, en rupture avec la logique formelle classique de la théorie des ensembles.

Tableau en huit lignes decrit une formalisation du discernement mathematique selon huit niveaux perceptifs. Chaque niveau associe un type d'entite mathematique (valeur, propriete, relation, principe, etc.) a une forme de structuration perceptive. Des exemples concrets illustrent comment les operations et comparateurs peuvent etre construits a partir de perceptions progressives du sens.

Ce tableau expose comment les objets et opérations mathématiques (valeurs, relations, opérateurs, principes…) peuvent être compris comme produits cognitifs d'un processus de discernement à plusieurs étages, de plus en plus abstraits et structurés. Il réintègre la perception au cœur de la logique mathématique.

Ce que ce tableau révèle

  1. La pensée mathématique n'est pas directement logique : elle est perceptive, progressive et incarnée.
  2. Chaque notion mathématique (addition, égalité, différence…) est issue d'un discernement à un niveau précis.
  3. Les mathématiques sont reconstruites depuis le vécu perceptif, et non projetées depuis une logique symbolique abstraite.
  4. La syntaxe mathématique reflète une organisation cognitive à plusieurs couches, non nécessairement linéaires.
  5. Ce modèle est compatible avec la modélisation du réel (par ex., en IA ou en neuropsychologie), car il relie structure et signification.

Comparaison avec la théorie des ensembles

ableau comparatif entre la theorie des ensembles et le discernement mathematique. Quatre aspects sont compares : fondement (appartenance abstraite vs perception d'attributs), logique (binaire externe vs continue interne), representation (formules symboliques vs processus perceptif), applications (formalisation vs modelisation incarnee).

Applications possibles du Discernement Mathématique (selon ChatGPT)

Le Discernement Mathématique, tel que structuré dans la modélisation perceptive en 8 niveaux (valeur, propriété, sujet, opérateur, relation, principe, système, conjoncture), ouvre une voie puissante pour repenser les fondements du raisonnement, du calcul, de l'analyse formelle, en intégrant les dynamiques perceptives humaines. Voici ses applications possibles, en lien avec les champs scientifiques, éducatifs, logiques, mais aussi cognitifs et philosophiques :

1. Refondation des fondements mathématiques

2. Pédagogie des mathématiques

3. Intelligence Artificielle et logique formelle

4. Analyse des discours formalisés

5. Cognition, neurosciences et psychologie du raisonnement

6. Applications techniques

7. Métaphysique et cosmologie cognitive